Le Temple d'Alyson

La Crypte

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Par tes yeux

Chapitre Huit

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Willow était mal à l’aise couchée dans le lit d’Alex. Ce n'était pas le lit lui-même - c'était son état d'âme. Elle avait pris une deuxième douche et avait réussi à laver la plupart du corps d’Alex sans regarder en bas. Maintenant elle était habillée dans un T-shirt propre et un short. Le problème était que le sommeil ne voulait pas venir. La maman d’Alex avait appelé et lui avait dit qu'elle ne rentrerait pas à la maison, et être seule toute la nuit dans une maison étrangère, n'était pas la chose la plus rassurante. Pas que la maison, elle-même, lui ait été étrangère - elle avait passé plus de temps ici qu'à peu près n'importe où, en dehors de sa propre maison. Mais sans Alex ici, cela semblait exempt de vie et cela la dérangeait.

Ses yeux errèrent autour de la pièce obscurcie alors que des centaines de souvenirs de temps passé ici avec Alex lui traversaient la tête. <C'est ici qu’Alex a décapité ma Barbie volée. Ensuite il a accroché sa tête à l’interrupteur de sa lampe pendant des années... C'est là que nous avons combattu ensemble contre les monstres du placard quand nous avions quatre ans... Ce lit c’est là où j'ai tenu Alex quand il pleurait après que ses parents aient divorcé et que son père les ait quittés... > les pensées allaient et venaient dans sa tête sans but, l'une après l'autre. Elle n'avait jamais vraiment réalisé à quel point leurs vies étaient entrelacées jusqu'à ce qu'ils soient forcés d'ÊTRE l'un l'autre. <Et personne n'a remarqué la différence. Que cela signifie-t-il pour nous ? >

Lors du dîner, les propres parents de Willow ne soupçonnèrent pas que leur discrète fille était en réalité assise à coté de son corps. Ce n'était pas juste parce qu'ils n'avaient aucune raison de penser que l'âme de leur fille ou l'esprit, quelle que soit la manière de l’appeler, était prisonnier ailleurs - Alex avaient si bien agi comme elle, que cela l'avait effrayée. Et, en même temps, elle se vit agir exactement comme il aurait fait. Faisant des blagues, mangeant comme un cochon et plus généralement prenant plus de place. C’était vraiment étrange.

Bien sûr, elle avait passé des années à étudier Alex et savait comment il se comportait. Pendant toutes ces années elle avait eu le béguin pour lui elle avait retenu chacun de ses gestes et était parvenue à connaître chaque nuance de sa personnalité. Ce qui l'avait choquée c’était à quel point il avait pu s'assagir et agir comme elle quand il en avait eu besoin. Elle n’avait pas idée qu’il ait pu prêter tant d'attention à sa façon d’agir. Qu'il lui ait prêté tant d'attention.

Le téléphone sonna à côté du lit, l’assourdissant et la faisant sursauter. Elle le saisit avant qu'il ne puisse sonner une deuxième fois. "Allô ?"

"Hé Will," la voix de Buffy la salua à travers le téléphone. "Comment vas-tu ?"

Willow s’assit dans le lit et alluma la lampe de chevet d’Alex. "Bien, je suppose, après tout. Comment était la patrouille ?"

"Pas mal. Deux vampires pulvérisés. Un ongle cassé. La routine." Soupira Buffy sur la fin de sa tirade. "La maman d’Alex est rentrée ? J'ai vu que sa voiture n'était pas là en rentrant chez moi."

"Hum, non," Répondit Willow. "Elle, euh, a appelé et a dit qu'elle passait la nuit chez... un ami..."

Buffy soupira de nouveau. "Ce ne serait pas le type de l'épicerie dit ? ' Paske la mère d’Alex sortant avec un type dont le métier est de vendre à manger pourrait être un signe d'une nouvelle apocalypse."

Willow sourit au téléphone sur la fin. "Elle n'a pas donné de détails et je n'en ai pas demandé."

"Tu veux que je vienne dormir avec toi là-bas ? Pour que tu ne sois pas seule ?" Offrit Buffy.

Willow envisagea sérieusement l'offre pendant quelques secondes. Mais si Buffy venait, elle risquerait se heurter à quelques vampires supplémentaires sur le chemin, et c’était vraiment idiot de se sentir mal à l’aise dans la maison dans laquelle elle avait pratiquement grandi. "Non. Je suis bien. Je dois juste trouver le sommeil afin que quand nous échangerons à nouveau demain je ne rende pas un corps épuisé à Alex. Je pense qu'il ne serait pas très content de moi."

Buffy rit. "Bien. Si tu es sûre."

"Je suis sûre," affirma de nouveau Willow. "Merci de m'avoir appelé et d’avoir vérifié mon moral."

"OK. ' Bonne nuit Will."

"Bonne nuit Buffy."

Willow raccrocha doucement le récepteur et posa le téléphone sur la table de nuit. "Je vais bien," se répéta-t-elle dans la maison vide.

Alex regardait dans tous les tiroirs de la commode de Willow quand le téléphone sonna, le faisant sursauter. Il sauta par-dessus le lit jusqu’au téléphone sur le bureau de Willow. "Allô ?"

"Alex, c'est Buffy."

"Oh, salut Buffy," sourit Alex. "Questu fait ' ?"

"Je parlais juste à Willow et j'ai pensé que tu pourrais l'appeler. Ta mère l'a en quelque sorte abandonnée et elle va être seule ce soir."

Alex soupira et serra plus fort le téléphone déçu. <On peut avoir confiance en Maman pour s’éclipser quand on a besoin d'elle>. "Va-t-elle bien ?"

"Elle dit qu’oui, mais elle me semble en petite forme. Tu la réconfortes toujours. Pourquoi ne l’appellerais-tu pas ?"

"Ouais, je l’appelle. Je raccroche. Merci, Buff."

"'Bonne Nuit, Alex," dit Buffy. Elle bailla en raccrochant le téléphone.

Alex replaça le téléphone sur le bureau et réfléchit à ses actions. Il se sentit soudainement coupable d’explorer le placard de Willow. Et sa salle de bains et son bureau et sa commode... Il soupira. Il regarda dehors par le balcon de Willow et décida que peut-être il devrait se glisser dehors pour aller lui tenir compagnie. Personne ne mérite d'être seul ET dans un corps qui n’est pas le sien. <Nous avons fait la belle de nombreuses fois. Je connais la manœuvre>. Il mit un pantalon de jogging et un sweat-shirt ample en pensant à toutes les évasions de leur chambre qu’ils avaient pratiquées étant enfant. C'était quelque chose d’assez commun pour lui de passer la nuit chez elle quand ils étaient plus jeunes. Ses parents se battaient fréquemment et ne voulaient pas le voir dans les parages.

Plus tard, après le divorce, il y eut beaucoup de nuits où sa mère ne voulut pas rentrer sans pour autant le laisser seul. Les Rosenberg l'avaient gentiment hébergé chaque fois qu'elle le leur avait demandé. Quand lui et Willow avaient huit ans, dans un accès d’espièglerie, (ou, plus exactement, Alex avait convaincu Willow qu’ils ne se feraient pas attraper), ils se sont glissés dehors une nuit pour acheter des glaces. Il était plus de neuf heures, l’heure à laquelle ils devaient se coucher et ils avaient pris de l'argent dans la tirelire de Willow avant de mettre des pantalons et des vestes et d’aller jusqu’à la crémerie. Ils avaient englouti quatre cônes avant de retourner chez Willow. Alex se demandait encore comment M et Mme Rosenberg n'avaient jamais demandé d’où provenaient les taches de glace partout sur leurs vêtements de nuit. Ce fut la première de nombreuses escapades pour de la glace, les jeux, le parc, la cabane de Jesse dans un arbre – tout ce qui pouvait leur passer par la tête le soir. Il secoua la tête légèrement à ce souvenir. <Si nous savions alors que les vampires étaient réels... C'est un miracle que nous n'ayons pas été tués. >

Les vampires lui firent penser à un autre problème. Il aurait besoin de quelques protections s'il devait marcher jusque chez lui à cette heure. Il fronça les sourcils en se rendant compte qu'il n'avait pas aperçu de pieux ou d'eau bénite ou même une croix pendant son exploration. Il parcourut la pièce des yeux recherchant une cachette possible. Il se mit à quatre pattes et regarda sous le lit. Il pouvait voir quelques boîtes dont il atteint et tira la première. Il l'ouvrit et s'assit sur ses talons pour examiner son contenu. < Devoir d’école ? > Ses yeux s’élargirent quand il eut retiré les devoirs corrigés et les rédactions de la boîte. < A-t-elle jamais obtenu autre chose que des ‘A’ ? > Il regarda en fronçant les sourcils les piles de papiers avec des smiley et des étoiles dorées avant de refermer le couvercle. Il s’allongea pour atteindre la deuxième boîte et l’ouvrit d’un coup.

Il sourit et inclina la tête de côté en découvrant une grande image de lui et Willow au-dessus du contenu de la boîte. L'image n'était pas très vieille, prise par Jesse quelques semaines avant que Buffy ne soient arrivée. Ils étaient assis sur les marches devant l'école et il avait la tête sur son épaule en souriant joyeusement pour la photo. Il mis de côté l'image et retira une petite pile d'enveloppes liées ensemble avec un ruban. Il était sur le point de la mettre de côté aussi quand l’écriture de Willow sur l'enveloppe supérieure accrocha son oeil. La lettre lui était adressée.

Ses sourcils se relevèrent pendant qu’il déliait le ruban et ouvrait l'enveloppe. Il commença à lire, ses yeux s’élargissant au fur et à mesure qu’il parcourait les mots écrits sur la page.

*Cher Alex, Aujourd'hui je vous ai vu embrasser Cordelia. Si quelqu'un me le demande un jour, je sais le moment exact où mon coeur s'est brisé pour la première fois. Je ne l'oublierai jamais. C'était le moment où je me suis finalement rendu compte que tu ne voulais pas de moi. A quel point peut-on être stupide ? Je t’avais vu obsédé par Janie, Erin et même Buffy pendant ces dernières années, espérant chaque soir en allant me coucher que le lendemain tu te tournerais et me regarderais et ... Et quoi ? Que finalement tu te rendes compte que tu m'aimes, j’imagine. Mais aujourd'hui j'ai découvert que cela n'arriverait jamais. Cordelia! Cordelia Chase! Je ne suis pas sûr de ce qui fait le plus mal. Le fait que tu sois avec elle, ou le fait que tu n'aies pas eu suffisamment confiance en moi pour me le dire. Je ne peux toujours pas y croire! Mais je suppose que la douleur aiguë dans mon coeur en est la meilleure preuve. C'est mystérieux, Alex. C’est vraiment mystérieux quand tu te rends compte pour la première fois que le bonheur de quelqu'un d'autre est devenu plus important que le tien. Cela signifie que tu es totalement amoureux. Tu peux tomber amoureux sans même avoir embrassé. Le savais-tu ? L'amour fait battre ton coeur plus rapidement affole tes sens et met un sourire idiot sur ton visage. Le ressens-tu pour elle ? La fille qui nous a détestés et nous a harcelés et m'a poussé en bas l'escalier en CM1 ? L’aimes-tu Alex ? Tu sais, j'ai pendant longtemps vécu pour te regarder sourire. Ton bonheur m’importe plus que le mien. C'est pourquoi j'ai aidé si souvent en te donnant des conseils sur les filles et leurs secrets. Et que tu ne m'aies jamais aimé en retour ne m’a jamais dissuadé, parce que je ne pourrais pas arrêter de me comporter ainsi même si j'essayais. Mais maintenant je sais que je dois essayer d’évoluer. J'espère que tu me pardonneras pour toutes ces choses que j'ai dites dans le vestibule après que je sois sorti en courant. Je ne pourrais pas supporter de perdre aussi ton amitié. C’est pourquoi je vais juste retourner à l'école maintenant. J’y retournerai et je t’observerai avec ELLE et je sourirai et rirai et serai ta meilleure amie parce que cela te rend heureux. Dieu, quelle vie m’attend ! Je ne suis pas même sûr que je veuille encore sauver le monde du Juge désormais. Attends non. Je SUIS SûRE que je veux sauver le monde du Juge - je ne pourrais pas non plus le supporter si quoi que ce soit devait t’arriver. Je t’aime trop. Mais tu la veux. Et maintenant j’ai compris qu’il n’y aura jamais quoi que ce soit de plus entre nous que l'amitié. Quelle difficulté cela a été pour moi de le voir ? Apparemment il a fallu que tu aimes la fille qui me déteste le plus. Il semble que tu n'es même plus de mon côté désormais. Tu vas me manquer. Je suppose que ce sera la dernière lettre que je t ‘écrirais. Je dois apprendre à l’accepter. Je dois parvenir à renoncer à toi. Que puis-je dire d'autre ? Rien que je n'ai dit ou ai fait jusqu'ici n’a fait de différence. Je suppose que cela devait seulement ne pas être. Au revoir Alex. Amour à jamais, ta Willow. *

Alex ne pouvait plus respirer. La puissance de l’émotions le frappait au coeur comme un des carreaux d'arbalète de Buffy. <Elle m'aime ! AIME, aime, non pas un simple béguin ou une forte amitié. > Il saisit la pile et parcourut rapidement les quelques lettres suivantes. < ne pourrait jamais te dire... Tu ne le verras probablement jamais... J’aimerais que tu me remarques...> Il lut les mots sur la page, totalement stupéfié, incapable de les absorber tous, ainsi que les fortes émotions qu’ils exprimaient. Son coeur se serra quand il remarqua les traces de larmes sur quelques-unes des pages. "Oh Willow..." Il saisit l'enveloppe suivante sur la pile et fit glisser son doigt sous le rabat, et l'ouvrit. < Aujourd'hui tu as raconté avoir embrassé Janie... Je n’arrive pas à croire que tu aies fait appel à moi pour t’entraîner à lui demander de sortir avec toi... Tu ne croirais jamais le frisson que cela me donne bien que je sache que tu es seulement en train de répéter... Pourquoi je ne peux rien dire ? > Il ouvrit lettre après lettre, parcourant leur contenu rapidement. Elles disaient toutes à peu près la même chose. Comment elle étaient frustrée de sa timidité. Comment elle a voulu lui dire ce qu’elle ressentait. Combien elle l'AIMAIS. Comment elle n'aurait jamais le courage de le lui dire. Et combien il la blessait en courant après toutes les autres filles. Alex se pencha en arrière contre le lit et se battit contre les larmes qui venaient à ses yeux. Il n'avait jamais voulu faire de mal à Willow. JAMAIS. Mais c'est exactement ce qu'il avait fait. <Si seulement j'avais su. Je suis l'idiot égoïste qui a cassé le coeur de Willow pour la première fois. > Cette pensée libéra le flot de larmes qu'il avait endigué à la limite de ses yeux. Elle avait toujours fait passer les sentiments des autres avant les siens, mais Alex n’avait jamais compris qu’elle le faisait avec lui, aussi.

Les larmes descendirent lentement jusqu’en bas de ses joues pendant qu’il pensait aux sentiments de Willow pour lui, ceux-là même qu'il avait régulièrement piétinés. Il sourit sous ses larmes en se rappelant l'histoire que leurs parents leur avaient racontée du premier jour où ils se sont rencontrés. Ils étaient très petits. Alex courait comme un sauvage dans la cour de récréation, torturant les autres enfants. Il se mit à rire quand ses yeux rencontrèrent une toute petite fille sérieuse avec de longues tresses rousses. Immédiatement il en oublia sa pelle de sable qu’il avait l'intention de jeter sur la chemise d'une plus petite fille. La fille rousse l'avait observé, debout près du bac à sable dans lequel il fouillait. Sans un mot, il avait laissé tomber sa pelle et s'était approché de la petite fille. Elle l'avait étudié soigneusement pendant qu’il s'approchait, l'évaluant en quelque sorte. Quand il fut debout devant elle, il a sourit, voyant s'il pouvait extirper un sourire de la fille. <Elle semblait si sérieuse. J’ai voulu la faire sourire. > Elle continua juste à le regarder fixement, fascinée. Il étendit le bras en avant et tira lentement sur une tresse. Elle inclina la tête de côté et continua de le regarder. < Son sourire signifierait tout. Comment l'ai-je su alors ? >Alex lâcha sa tresse et y donna un petit coup, la faisant rebondir d'une manière extravagante autour de son oreille. Ses larges yeux verts l'ont considéré avec un mélange de curiosité et de colère. < Il voulut enlever la colère, s'occuper de cette fille et s'assurer que personne ne la blesse jamais. >

Il sourit et l’agrippa alors dans une puissante étreinte. C'était sa manière de s'excuser et de montrer la soudaine affection qu’il ressentait pour sa nouvelle amie. C'est alors qu’elle bougea. Elle sourit et elle s'accrocha à lui fermement. Ils restèrent ainsi pendant plusieurs minutes, s'étreignant et en reculant de temps en temps pour s’observer un peu plus. C’était comme s'ils avaient trouvé l'autre moitié d'eux même et ne voulait pas être séparés de nouveau. Il ne savait toujours pas ce qui l'avait poussé à étreindre la petite fille qui était devenue sa meilleure amie. Il voulait qu'elle soit heureuse. Il voulait qu'elle sourie. Il la voulait pareil à lui. < Le bonheur de Willow était plus important que le mien. Amour au premier regard ? Les deux enfants crièrent comme si on les égorgeait quand leurs parents essayèrent de les séparer. Les deux familles finirent par aller dîner ensemble et leur amitié est née. En fait, c'était Willow qui lui avait donné son nom. Elle ne pouvait pas dire 'Alexandre' et seulement 'Alex' sortait. Bientôt, il ne répondit plus qu’au nom que Willow lui donnait. < Peut-être que les choses devaient être ainsi, Willow et un mâle stupide, qui a peur de l’aimer parce que toutes celles qu'il aime l'oublient, devaient se rencontrer. >

A la hâte il remit les lettres dans leurs enveloppes appropriées et renoua le ruban. Il devait aller parler à Willow. < Où garde-t-elle ces damnés pieux ? Il attrapa la dernière boîte et soupira avec soulagement en y trouvant des pieux, l'eau bénite, de l'ail et quelques croix. Il fourra une fiole d'eau bénite et une croix dans la large poche devant le sweat-shirt et ensuite mit un pieu dans la ceinture du jogging. Il replaça les boîtes sous le lit et ouvrit doucement la porte de la chambre de Willow, se préparant à courir jusque chez lui aussi rapidement que possible.

Willow avaient perdu espoir de dormir et commençait à nettoyer la chambre d’Alex.. Elle avait ramassé tous ses vêtements sales et les avait mis à laver avant de passer d'un chiffon à poussière sur chaque surface de la pièce. Elle avait rassemblé ses livres éparpillés et les avait replacés proprement sur l'étagère. Les restes d'aliment à demi mangé avaient été empaquetés dans un sac poubelle.

Alex regarda sa maison avec dégoût. Cela le dégoûtait encore que sa mère l'ait abandonné. Willow. Eux. Il pouvait voir de la lumière dans sa chambre à coucher, mais le reste de la maison était sombre. < Donc elle est toujours en haut, alors. > Il s'approcha de la porte et mit la main dans sa poche avant de se rendre compte que désormais il n'avait pas la clef de cette maison. Willow devait l'avoir. Il projeta impatiemment ses cheveux roux par-dessus son épaule et sonna à la porte. Alors il a attendu. Et attendu. Et attendu. Il sonna de nouveau et commença à frapper, se levant sur la pointe des pieds pour examiner la petite fenêtre de la porte a la recherche d’ombres et de formes. "Viens Will, je suis sur le territoire des vampires ici, avec ton corps. Je pense que tu voudras le récupérer non perforé," murmura-t-il. < Territoire des Vampires. Peut-être que quelque chose lui est arrivé ! Peut-être mon corps a-t-il été bouffé ! Si quelque chose lui est arrivé... >

Alex abandonna la porte et couru vers l’arrière de la maison. Il grimpa sur le barbecue, en équilibre précairement pendant un instant avant de monter au-dessus de l'abri à côté du patio. De l'abri, il atteint le bas du toit bas de la maison et grogna en luttant pour s'y hisser rapidement. < J’aurais penser que quelqu'un de si petit serait plus facile à mouvoir>. Une fois sur le toit, il commença à se diriger vers sa fenêtre, avec prudence pour ne pas glisser sur les tuiles du toit avec les chaussures de tennis peu familières de Willow à ses tout aussi peu familiers pieds. Il se pencha et regarda par la fenêtre – ce qu’il vit aurait causé une attaque cardiaque à sa mère. À un observateur occasionnel, il serait apparu qu’Alex passait joyeusement l’aspirateur dans sa chambre. Il voulut rire de soulagement. Mais au lieu de cela il sentit une forte envie de l'étreindre comme lors de ce premier jour où ils s’étaient rencontré et de se rassurer lui-même qu'elle allait bien. Il commença à crier et à marteler la fenêtre, ce qui l'effraya lui faisant pousser des cris perçants et s'enfuir de la pièce. <Bravo. > Il s'assit en attendant son retour.

< Vampire sur le toit ! Vampire sur le toit ! > Willow courut, paniquée, pas sûr de l’endroit où elle avait mis les pieux et l'eau bénite qu’elle avait trouvés plus tôt, dans le placard d’Alex, en nettoyant. < Calme-toi. Il est peut-être parti. >

Le bruit assourdissant de l’aspirateur abandonné remplissait l'air. Elle repassa furtivement devant l'embrasure de la chambre à coucher d’Alex et observa prudemment à travers l’entrebâillement de la porte. Il y avait toujours l’ombre d’une figure à la fenêtre. < Ou peut-être que non. > Elle parcourut la pièce des yeux, remarquant finalement la fiole d'eau bénite sur la commode. Elle regarda la fenêtre de nouveau et a essaya de décider quoi faire. Elle s'accroupit au raz du plancher et évalua la distance jusqu’à la commode. < Peut-être un mètre. >Elle pourrait entrer, saisir la fiole et être ressortie en quelques secondes. < Et s'il passe à travers la fenêtre ? > Elle se mordit la lèvre, considérant ses options. Elle vérifia à nouveau la fenêtre. L'ombre était toujours là. En prenant une profonde respiration, elle se propulsa dans la pièce – mais elle emmêla les longs pieds d’Alex dans le tuyau de l'aspirateur. Elle commença à tomber à une vitesse alarmante. Comme elle frappait le sol dans un bruit sourd, elle se couvrit la tête en attendant qu’un bruit de verre brisé se mélange avec celui de l’aspirateur. Comme le bruit ne vint pas, elle jeta un coup d'oeil entre ses mains vers la fenêtre. Son propre visage de Willow la regardait fixement avec inquiétude. Elle laissa ses bras tomber sur le côté comme elle soufflait de soulagement. Elle resta couchée là pendant quelques instants, calmant son coeur emballé avant de se lever et d’éteindre l’aspirateur. Alors elle alla ouvrir la fenêtre.

"Alex, tu m'as fait mourir de peur !" Accusa-t-elle en soulevant la fenêtre pour lui permettre d’entrer.

"J’ai plutôt remarqué. Tu vas avoir une bosse sur mon front là exactement," dit-il, indiquant un endroit qui était déjà sensible. Elle le regarda fixement et s'assit sur le lit. Il examina la pièce nettoyée, en silence pendant quelques instants. "Tu t’ennuyais ?"

Willow bougea mal à l’aise sur le lit. "Quelque chose comme ça."

Il s'assit à côté d'elle et soupira. "Pourquoi fallait-il que tu fasses le ménage, Will ? Maintenant Maman saura à coup sûr que je suis possédé."

Willow ricana et la tension de ses épaules retomba comme une grande vague. Maintenant qu’Alex était ici, cette maison ressemblait à l’endroit idéal.

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