Le Temple d'Alyson

La Crypte

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Par tes yeux

Chapitre Quatorze

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La mère de Buffy quitta assez rapidement la cuisine quand elle vit ce que sa fille et ses amis avaient l'intention de faire. La tradition, maintes fois respectée, de noyer sa douleur dans les brownies n'était, d'habitude, pas soutenable, surtout lorsqu'Alex était concerné. Avec un avertissement sévère de laisser la cuisine dans l'état où ils l'avaient trouvée, elle fit retraite dans le sanctuaire que constituait le séjour, espérant qu'il resterait quelques brownies quand ils auraient fini.

Buffy vérifia que sa mère était hors de portée de voix avant de ramener leur conversation au problème du moment. Elle cassa deux oeufs dans un saladier et les remit à Alex pour les battre, afin de faire du bruit pour assourdir leurs voix au cas où sa mère passerait près de la cuisine. "Ainsi, vous risquez de passer la nuit permutés et si c'est le cas, je pense que nous devrions dire à ma mère que nous faisons une soirée d'étude et que vous deux devez rester ici."

Willow secoua la tête catégoriquement. "Non ! Giles va corriger ça avant que cela n'arrive. Il le fera. Il le doit."

Alex et Buffy échangèrent un regard. "Pouvons-nous dire, 'Faux' ?" Dit Alex.

Willow secoua la tête et se leva pour les affronter. "Ecoutez ! Nous avons encore quelques possibilités."

Buffy jeta un regard d'avertissement vers la porte de la cuisine et murmura, "Will ? Doucement s'il te plaît ?"

Willow suivit la direction de ses yeux jusqu'à la porte. < La mère de Buffy. OK.> "Oh. Ouais. D'accord," dit-elle plus tranquillement. "Voici mes idées. Un, la pierre est perdue et nous devons la trouver pour que cela marche. Deux, nous avons besoin d'un nouveau bracelet enchanté. Ou trois, nous avons besoin d'un charme de quelque sorte pour enchanter un nouvel objet."

Buffy et Alex la regardèrent fixement avec des yeux vides. Willow leur rendit leurs regards fixes avant de s'effondrer sur un tabouret devant le plan de travail. "Oh, mon dieu. Nous sommes *condamnés*, n'est-ce pas ?"

Giles se frotta les yeux avec lassitude. Il serait aveugle avant d'avoir soixante-dix ans, pensa-t-il. Il s'assit et pensa à ce qu'il avait lu dans les derniers livres qu'il avait dénichés. Il semblait que chaque objet enchanté qu'il trouvait avait des propriétés différentes.

Il teint le bracelet dans sa main et le regarda fixement, désirant qu'il lui révèle ses secrets. Il pensa momentanément à Jenny et à la façon dont, sans doute, d'un regard au bracelet elle seraient capable de lui dire ce qui n'allait pas.

"Je regrette que tu ne soies pas ici, Jenny, pour me dire que faire avec cette chose," murmura-t-il au livre devant lui. Il soupira et se pencha en avant, pour tirer un autre livre de la pile et l'ouvrir.

Willow fourra deux brownies dans sa bouche et se mit à les mâcher. Le fait que les aliments soient si bons dans la bouche d'Alex l'étonnait encore.

Ils avaient fini de cuire les brownies et, après en avoir accordés quelques-uns à la mère de Buffy, il partirent en haut dans la chambre de Buffy. Maintenant, Willow et Buffy avaient pris positions sur le lit de Buffy et tressaient distraitement les cheveux d'Alex en regardant la rediffusion de Brady Bunch.

Willow, mastiquant encore, se tourna vers Buffy. "Duhait ?"

Buffy l'a regardée. "Quoi ?"

"Duhait ?"

"Du Lait," traduit Alex depuis sa place sur le sol. "Elle veut du lait."

Willow inclina la tête avec bonheur et accepta le verre que Buffy lui remettait. "Merchi."

"C'est naturel," gazouilla Buffy.

Sans avertissement, Giles sentit les cheveux sur sa nuque se dresser. Quelque chose n'allait pas. Il jeta un coup d'oeil au bracelet, mais il semblait être normal. Ce n'était pas en train de se transformer en serpent ou quoi que ce soit. Il enleva prudemment ses lunettes et ferma le livre devant lui aussi tranquillement qu'il pouvait. Il étendit doucement le bras pour attraper un lourd presse-papiers en verre devant lui et l'empoigna fermement.

Il se leva, en se tournant pour faire face à l'embrasure. Il jeta un coup d'oeil attentif dans la bibliothèque et parcourut la pièce et les piles de livre à la recherche d'un mouvement. Ne voyant rien d'anormal, il retourna dans son bureau et laissa tomber le presse-papiers au sol, où il se brisa en mille morceaux.

"Bonjour, Rupert."

Giles recula, ramenant sa main sur la poitrine sous l'effet de la surprise.

"Oh ! Je ne vous ai pas causé une crise cardiaque, j'espère ?"

Jenny se précipita et l'enveloppa de ses bras, se préparant à le soutenir et l'allonger au sol si nécessaire.

"J-Jenny," balbutia-t-il.

Elle lui sourit doucement. "Salut".

Il enleva sa main de sa poitrine et écrasa contre lui la nouvelle venue. "Jenny".

Elle rit appuyée contre sa poitrine et lui rendit son étreinte. "Vous l'avez déjà dit."

"Quoi - ? Comment - ?" commença-t-il.

"Vous m'avez souhaité ici," dit-elle, montrant le bracelet. "Vous souvenez-vous ? ' Je regrette que vous ne soyez pas ici, Jenny, me dire que faire avec cette chose'." Elle recula s'échappant de son étreinte. "Ainsi, me voici."

Giles la regarda fixement, terrifié qu'elle disparaisse à n'importe quel moment. Ses yeux avaient juste la nuance de brun dont il se rappelait. Il avait eu peur d'avoir oublier les détails. "Vous ? Je ? Oh, mon."

Elle tendit le bras jusqu'au bracelet et l'ôta du bureau. "Il y a trop de moisi et de ténèbres ici. Comment le supportez-vous ?" Elle lui saisit la main et l'amena vers la table dans la partie principale de la bibliothèque. "Parlons ici."

Elle s'assit à la table et Giles prit place dans le siège à côté d'elle, sans jamais la lâcher des yeux. "Vous m'avez manqué. Terriblement. Plus que vous ne pourriez imaginer," chuchota-t-il, sa voix chevrotant sous le coup des émotions derrières ses mots. Il tendit le bras pour lui passer les doigts dans les cheveux.

Elle remarqua qu'il ressemblait à un gosse le matin de Noël à qui l'on avait donné le cadeau qu'il avait demandé chaque jour de l'année. Elle posa la main sur la sienne et sourit tristement. "N'en soyez pas si sûr. Je pense que j'ai monopolisé le marché de la tristesse et de la douleur d'outre tombe."

Elle enleva doucement sa main de ses cheveux. En saisissant ses deux mains dans les siennes, elle le regarda fixement dans les yeux. "Mais vous savez ce qui me fait vraiment mal, Rupert ? C'est de vous voir. Je vous observe tout le temps. Je sais que vous vous torturez et je veux juste... mettre fin à tout cela. Je veux que vous soyez heureux de nouveau."

"Je vous veux," dit-il solennellement.

Elle soupira. "Je suis seulement ici pour vous parler du bracelet. Ensuite je devrais partir."

Giles sentit les larmes se déverser dans ses yeux. Egoïstement il murmura, " Alors ne me le dites pas. Restez simplement."

"Cela ne marche pas comme cela, Rupert." Elle jeta un coup d'oeil au bracelet, le manipulant gauchement pendant un instant. "Je contourne déjà le règlement en vous parlant d'autre chose."

"S'il vous plaît ?" plaida-t-il, sa voix était à peine un chuchotement.

Jenny leva les yeux à lui, laissant les larmes les remplir. "Je ne peux pas. Je le ferais si je le pouvais, mais je ne peux vraiment pas." Ils se regardèrent fixement pendant un long moments, chacun faisant le deuil à nouveau d'une autre occasion perdue.

Jenny soupira et présenta le bracelet devant lui. "C'est un bracelet de Chima. Il a été fait à la fin du dix-huitième siècle par une secte secrète de druides du Nord de l'Angleterre. Ils ont enchanté chaque pierre avec un souhait. Chaque fois qu'un voeux est accordé, la pierre disparaît." Elle indiqua les deux endroits où les pierres manquaient maintenant .

"Mais, il en manquait seulement une -"

"Jusqu'à ce que vous m'ayez souhaité ici," continua-t-elle. "La deuxième a disparu quand je suis devenue visible." Elle lui montra là où l'autre pierre avait disparue.

"Devenue visible ? Ainsi, vous étiez ici avant que ?"

Elle sourit tristement. "Je suis toujours où vous êtes. Vous êtes là où mon coeur se trouve. Toujours. J'observe l'Observateur." Elle sourit en disant la dernière phrase, comme si elle trouvait que c'était une merveilleuse plaisanterie sur l'univers.

Giles abaissa les yeux vers bracelet afin qu'elle n'y voie pas les larmes. Elle les vit de toute façon. "Je ne suis jamais loin. Je vous regarde dormir. Je vous regarde faire des recherches. Je vous regarde faire du thé et je vous regarde vous inquiéter de Buffy et des gamins." Elle baissa la voix. "Je vous regarde manquer de moi. Je vous regarde pleurer. Je vous regarde détester Angel et je vous observe quand vous me rendez visite. Chaque dimanche, dans le cimetière. J'aime ces fleurs que vous apportez. Des azalées."

Giles la regarda, l'émotion se lisait distinctement sur son visage. "Avez-vous pensé vraiment que je vous laisserais, Rupert ?" Demanda-t-elle, se penchant en avant pour l'embrasser.

Giles sentit tout le bien-être qu'il s'était refusé pendant des mois lui envahir le coeur en sentant ses lèvres sur les siennes. Le baiser fut bref, réconfortant et parfait. Jenny se détacha lentement et Giles craint soudainement qu'ils n'aient plus beaucoup de temps. Il devait encore découvrir le secret du bracelet. Il se racla sa gorge. "Alors, pourquoi n'a-t-il pas fonctionné cet après-midi, quand Willow a fait son souhait ?"

"Parce qu'elle ne touchait pas la pierre. Le port du bracelet n'est pas suffisant. Vous touchiez une des pierres quand vous avez souhaité m'avoir ici. Elle doit toucher cette pierre," elle en désigna une sur la chaîne, entre les deux manquantes. "C'est la seule qui reste. Elle les avait pendues à son poignet, mais en fait elle ne touchait aucune des deux pierres de souhaits restantes à ce moment," expliqua-t-elle. "Je pense que toutes les autres emplacements sur la chaîne ont été comblés par des pierres décoratives chaque fois que les pierres de voeux avaient disparu."

Jenny lui remit le bracelet et il dirigea ses doigts sur la pierre doucement. Elle lui prit la main, lui faisant lever la tête vers elle. "Ne faites pas ça".

"Comment savez - ?"

"Vous ne pouvez pas souhaiter mon retour permanent, Rupert. les gamins ont besoin de ce dernier souhait. C'est le seul qui reste maintenant. C'est le leur, pas le nôtre." Ses yeux se baissèrent quand elle vit son visage se défaire de déception. "J'ai quelque chose à vous demander, cependant."

Il regarda les larmes couler sur ses joues. Il tendit la main pour les toucher, étonné qu'elles soient chaudes. "Qu'est-ce que c'est ?"

"Vous devez vivre en dehors de moi. Parce que tant que vous ne le ferez pas, nous seront malheureux tous les deux."

"J'ai essayé," murmura-t-il. "Je ne peux pas. Je pense à vous quotidiennement."

"Penser à moi est très bien. Se fermer aux autres ne l'est pas." Elle étendit le bras et caressa doucement sa joue. "Je ne vous demande pas de changer en une nuit. Je ne vous demande pas de vous ruer dehors et d'avoir des rendez-vous. Tout ce que je demande est que vous essayez. Soyez ouvert à cette idée. Il y a encore quelqu'un quelque part pour vous, Rupert. Elle est vraiment merveilleuse et elle sera bien pour vous. Je ne veux pas que vous la manquiez."

"Jenny Jenny-"

"Rupert. Promettez-moi que vous essayerez."

Tous deux étaient assis là, larmoyants et tristes, se regardant fixement l'un l'autre alors qu'ils renonçaient silencieusement à ce qu'ils pourraient avoir eu. "J'essayerai," promit Giles tranquillement.

"Bon." Elle se leva. "Je dois y aller." Devant ses yeux, elle commença à se dissiper.

Il tendit la main vers elle désespérément. "Jenny ! S'il vous plaît."

Elle tendit le bras et toucha son visage. Elle secoua la tête tristement, indiquant qu'elle ne pouvait pas rester. Son contact était léger comme une plume, devenant plus léger à chaque seconde.

"Je vous aime," chuchota-t-il.

"Je sais," répondit-elle doucement. "Je vous aime aussi, Rupert."

"Serez-vous là-bas à m'attendre, quand j'y arriverai ?" demanda-t-il, la voix légèrement étranglée.

"Oui. Je serai là."

"Serez vous toujours avec moi ? A m'observer ?" Insista-t-il. "Tant que je vous aime ?" Demanda-t-il, retenant l'image de son visage alors qu'elle s'effaçait un peu plus.

"Non. Je serai avec vous tant que *je* *vous* aimerais" Elle disparut dans le néant et Giles laissa les larmes couler sur ses joues. Le contact de sa peau était perdu, le laissant froid et vide. Il se tourna pour prendre le bracelet sur la table, quand il sentit une chaleur l'envelopper et il entendit sa voix, "c'est à dire pour toujours."

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